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Nous vivons une expérience monétaire et financière complètement folle.

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L'argent fraîchement injecté cherche à s'investir à tout prix.

L’argent des banques centrales se déverse dans les marchés financiers, notamment au travers des marchés obligataires.

Dans ce monde de taux zéro, il existe peu d’alternatives pour les investisseurs.

En conséquence, sur le marché du crédit, les investisseurs sont de moins en moins payés, et souscrivent pour des durations plus longues. Le rapport rendement / risque s'est considérablement dégradé :

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Côté actions, les prévisions de bénéfices sont révisées à la baisse, mais le cours des actions continue de monter. Les marchés ont d'ores et déjà acheté un scénario de forte reprise en 2021.

Résultat : les ratios de valorisation retrouvent des niveaux historiquement élevés. La situation se tend considérablement - Peu de place pour des déceptions :

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En fait, on est dans le top 1 % des niveaux de valorisation des marchés les plus élevés connus par le passé, et dans les pires 1 % de situations économiques réelles jamais connues.

Et ne croyez pas ceux qui vous disent qu'on est encore loin des niveaux de valorisation de la bulle internet en 2000. En effet sur les PE instantanés ce constat peut être fait...

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... Mais il faut lisser sur le cycle et tenir compte du fait que les profits étaient très dépréciés en 2000. Ces dernières années, les profits ont été largement inflatés par les rachats d'actions et autres pratiques d'ingénierie financière. Cela fait paraître le cours des actions moins cher que ce qu'il est réellement.

Donc si on normalise les marges bénéficiaires, voilà ce qu'on obtient :

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Le plus gros gap jamais connu entre les cours et les marges bénéficiaires :

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Sans parler de la possibilité de voir arriver des marges bénéficiaires fortement déprimées par rapport aux attentes actuelles, car les marchés semblent avoir acheté en bonne partie la reprise en V.

Comment justifier de tels niveaux de valorisation ?

Tout cela s'explique bien entendu par les politiques extrêmement agressives des banques centrales. Ci-dessous l'évolution de la base monétaire :

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Les banques centrales ont permis d'éviter l'effondrement du système lors de la crise révélée par le Covid-19. Mais les actions menées, d'une ampleur extrême, s'inscrivent dans le prolongement de politiques monétaires pré-crise Covid-19 qui étaient déjà extrêmes.

Les décideurs politiques et les banquiers centraux semblent avoir épuisé une grande partie de leur stock de munitions. Plus que jamais, tout repose sur la confiance et l'ignorance. Aller plus loin dans l'innovation monétaire se révélera de plus en plus difficile, pour une efficacité marginale de plus en plus faible. On est vraiment sur la ligne de crête.

Conclusion : Qu'est-ce qui devrait vous préoccuper aujourd'hui ?

Face a l'effondrement économique potentiel, des liquidités ont été déversées en quantité.

Principalement dans le système financier, mais pas seulement (nous l'avons évoqué ici : les risques de déflation se combinent avec les risques d'inflation - la stagflation est un scénario probable).

Résultat des injections de liquidités : les actifs financiers deviennent de plus en plus cher par rapport à la valeur de la monnaie.

Est-ce tenable dans la durée, et jusqu'où peut-on aller ?

Les cash-flows des actifs financiers étant considérablement plus bas, et les cours ayant monté, les investisseurs accepteront-ils durablement une rémunération inférieure sur leurs achats d'actifs ?

  • Si oui, on part du principe que la valeur de la monnaie a considérablement perdu de son pouvoir d'achat financier, qu'il faut accepter des PE durablement bas, ce qui serait logique eu égard des quantités de monnaie déversées dans le système. Dans la durée, il est possible que le réveil de l'inflation permette aux cash-flows de s'ajuster en relatif au cours des actions qui ont augmenté. Dans ce cas, nous serions vraiment dans un scénario de dévaluation de la monnaie.
  • Si non, il faut s'attendre à une correction majeure sur les actifs financiers pour que les cours puissent s'ajuster aux cash-flows et donc aux attentes de rémunération réelle.

Attention ?

L'un des plus gros ETF "junk bond" a subi hier un record de sortie de 1.05 milliard d'USD. D'autres ETF "junk bond" ont subi des sorties massives hier.

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Et du côté de l'inflation ?

L'inflation US ressort plus haut que prévu en juin à +0,3 %, mais l'inflation sur les produits alimentaires est à + 3%, avec un taux d'inflation sur les produits alimentaires non transformés de 5.9 %.

 

Par ailleurs, les investisseurs se ruent sur les obligations indexées sur l'inflation :

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Andy BUSSAGLIA est conseiller en gestion de patrimoine depuis plus de 10 ans.

Il est associé-gérant du cabinet Family Patrimoine à Meylan, près de Grenoble.

Lien vers son parcours

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